Génie végétal : Solutions naturelles sans structures rigides

Guide méthodologique et technique | Mise à jour : juillet 2025

Thématique : Conception écologique

Année : 2025

Auteur moral (structure) : INRAE Consulter le site INRAE

Depuis des temps immémoriaux, les plantes ont été utilisées pour la protection des sols. Les premières communautés sédentaires y sont parvenues par le moyen le plus simple : l’utilisation de matériaux de l'environnement.

Dès cette époque, il a fallu trouver des moyens de stabiliser et de protéger les portions du territoire qui avaient été modifiées par divers phénomènes naturels. Pour ce faire, on a utilisé des matériaux locaux tels que la pierre, le bois et les plantes, ce qui constitue la première application des techniques de stabilisation du sol par le génie végétal au sens le plus large du terme (Schiechtl & Stern, 1996, 1997). Dès l’antiquité, de nombreuses cultures ont su tirer parti des végétaux pour stabiliser les berges des cours d'eau, les ruisseaux et lacs ; et protéger les terres agricoles contre l'érosion (Evette et al., 2009). Au Moyen Âge, alors que ni les matériaux de construction modernes ni les machines de construction n'étaient utilisés, les rivages et les berges étaient stabilisés et protégés avec succès par l'utilisation de plantes vivantes et de matériaux végétaux ; en France et aux Pays-Bas, même les canaux navigables étaient maintenus en bon état grâce aux mêmes méthodes (Schiechtl & Stern, 1997). De nombreux documents anciens, tels que des gravures et des manuscrits, illustrent ces pratiques ancestrales, qui reposaient sur une observation fine de la nature et un respect des cycles végétaux. On retrouve ainsi des traces très anciennes de clayonnage en Europe, à titre d’exemple en 1624 ou encore de matelas de saules sur le fleuve Mississippi au 20ème siècle. L’utilisation des végétaux pour la protection précède de loin les premiers traités sur le sujet.