Mesures prophylactiques pour les interventions sur le système racinaire

Autre | Mise à jour : octobre 2023

Thématique : Gestion du chancre coloré du platane

Année : 2021

Auteur moral (structure) : SMDA Environnement Consulter le site SMDA Environnement

Les travaux de construction urbain, pour répondre à la croissance de la population et aux exigences de l'ingénierie (Chi, 2012; Duranton and Turner, 2012; Chen et al., 2014), impliquent fréquemment des excavations (Rogers et al., 2012). Or, une fois établis, les arbres urbains peuvent voir leur système racinaire affecté par les interventions tels que l'installation et l'entretien espaces et des infrastructures publics (Thomson and Rumsey, 1997; North et al., 2017). En général, les exigences techniques ont la priorité sur la conservation des arbres (Baines, 1994; Jim, 2003).

Pourtant, l'endommagement des racines, peut entrainer la destruction totale ou partielle du système racinaire (Jim, 2003; North et al., 2017) et contribuer à l'augmentation de la mortalité des arbres urbains (Hauer, Miller and Ouimet, 1994; Benson and Morgenroth, 2019; Benson, Koeser and Morgenroth, 2019b; Benson, Morgenroth and Koeser, 2019).

Par ailleurs, la section des racines peut avoir un effet négatif sur la stabilité des arbres (Hamilton, 1988, 1989; Smiley, 2008; Ghani, Stokes and Fourcaud, 2009; Smiley, Holmes and Fraedrich, 2014), leur croissance (Ferree, 1992; Miller and Neely, 1994; Khan, McNeil and Samad, 1998; Wajja-Musukwe et al., 2008; Fini et al., 2013; Pretzsch et al., 2016) et leur vitalité (Hauer, Miller and Ouimet, 1994; Benson, Koeser and Morgenroth, 2019b). De plus, la taille des racines induit un stress hydrique (Fini et al., 2013; Pretzsch et al., 2016) entraînant des perturbations des processus physiologiques (Dong et al., 2016; Benson, Koeser and Morgenroth, 2019a). Enfin, le sectionnement des segments racinaires peut éventuellement augmenter le risque d'infection pathogène (Chavez, Edmonds and Driver, 1980; Vasiliauskas, 2001) en devenant des portes d'entrée pour les insectes nuisibles et les organismes pathogènes, y compris la carie fongique du bois qui peut se propager au tronc et aux branches (Jim, 2003).

Jim (2003) relève la modernisation de la conceptualisation du système racinaire des arbres grâce à de nombreuses études (par ex. Gilman, 1990a, 1990b; Hruska, Cermák and Sustek, 1999) qui mettent en avant :


1. Très peu d'espèces d'arbres développent des racines qui pénètrent profondément dans le sol ;
2. La plupart des racines se trouvent dans les 1 m supérieurs du sol ;
3. La plupart des racines s'étendent latéralement et dans les sols non confinés, elles peuvent s'étendre jusqu'à trois fois le diamètre de la couronne de l'arbre ;
4. Les principales racines de charpente (diamètre supérieur à 20 mm) sont composées de racines latérales en forme de cordes qui s'étendent horizontalement sous le sol, principalement dans les 50 cm supérieurs des sols ;
5. La plupart des racines nourricières ou d'absorption se ramifient à partir des racines latérales et se divisent plusieurs fois pour se développer dans différentes directions, y compris vers le haut ;
6. Les racines les plus fines (poils racinaires) responsables de l'absorption de l'eau et des nutriments ont une durée de vie limitée, et les conditions du sol doivent donc rester favorables à leur régénération continue.