Bilan de 10 ans de surveillance Xylella
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Thématique : Suivi des ravageurs, des maladies des plantes, des espèces envahissantes
Région : Échelle nationale
La bactérie Xylella fastidiosa, transmise et véhiculée par des insectes vecteurs, s’attaque à un très large spectre de végétaux cultivés ou ornementaux. Aux États-Unis, elle est connue comme l’agent de la maladie de Pierce qui a fortement touché les vignobles californiens à la fin du XIXème siècle. Elle est également responsable d’une chlorose des agrumes au Brésil depuis la fin des années 1980. En Europe, Xylella fastidiosa est entrée sous le feu des projecteurs en 2013 sous le vocable « bactérie tueuse d’oliviers » en Italie (région des Pouilles). On s’est aperçu par la suite qu’elle y était certainement déjà présente depuis très longtemps.
Bactérie du xylème, Xylella fastidiosa empêche la plante de s’alimenter en gênant les mouvements de la sèvre brute. Les symptômes de ses manifestations sont peu spécifiques (flétrissement, brûlures foliaires) et rendent difficile sa détection. Au total, trois principales sous-espèces de Xylella fastidiosa ont été identifiées dans le monde (multiplex, pauca, fastidiosa), chacune présentant un spectre de plantes hôtes spécifiques.
La surveillance du territoire en France a démarré en 2015, année au cours de laquelle les premiers foyers ont été détectés en Corse et en région PACA, avec là aussi une arrivée bien plus ancienne.
A noter qu’à l’automne 2014 et au printemps 2015, il y avait eu des interceptions de caféiers infestés en provenance du Costa-Rica, dont un cas à Rungis.
La surveillance en Ile-de-France est réalisée par le SRAL et Fredon sur différents volets :
- en cultures (vigne, arboriculture),
- chez les pépiniéristes et revendeurs, notamment sur le MIN de Rungis,
- dans le cadre des inspections de la filière JEVI (jardins, espaces végétalisés et infrastructures), ou en zones naturelles,
- suite à des signalements (1 à 2 en moyenne par an).
Des prélèvements symptomatiques ou asymptomatiques sont réalisés. Sur la période de 2015 à 2024, 598 analyses ont été réalisées au total dans la région. Les principales espèces prélevées se répartissent comme suit :
- 21,2 % d’oliviers,
- 15 % de vignes,
- 12,4 % de polygales à feuilles de myrte,
- 8,9 % de Prunus sp,
- 6,7 % de lauriers roses,
- 6,3% de romarins,
- 5,2 % de lavandes,
- 3 % de caféiers.
Ces 8 espèces représentent donc les 3/4 des analyses.
Aucune détection n’a eu lieu à ce jour.