Etude "Les fleurs des champs abandonnent les insectes pollinisateurs"

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Thématique : Impacts des produits phytos

Région : 2-International

Légende : Pensée des champs issue d’une lignée « ressuscitée » suivie lors de cette étude.
© Samson Acoca-Pidolle

 

Dans un environnement appauvri en insectes pollinisateurs, les plantes à fleurs qui se développent dans les cultures agricoles tendent à s’affranchir des pollinisateurs. Leur reproduction devenant plus difficile, elles évoluent vers l’autofécondation. C’est ce que mettent en évidence des scientifiques du CNRS et de l’université de Montpellier dans une étude parue dans la revue New Phytologist le 20 décembre 2023.

En comparant des fleurs de pensée des champs, poussant aujourd'hui en région parisienne, à des fleurs de pensée des mêmes localités « ressuscitées » en laboratoire à partir de graines collectées2 entre 1990 et 2000, l’équipe de recherche a constaté que les fleurs actuelles sont 10 % plus petites, produisent 20 % moins de nectar, et sont moins visitées par les pollinisateurs que leurs ancêtres. Ces évolutions rapides seraient dues au déclin des populations de pollinisateurs. En effet, une étude, en Allemagne, montre que plus de 75 % de la biomasse d’insectes volants a disparu des aires protégées au cours des trente dernières années.

L’étude a mis en lumière un cercle vicieux dans lequel le déclin des pollinisateurs entraîne la réduction de production de nectar par les fleurs, ce qui pourrait, à son tour, aggraver le déclin de ces insectes. Elle souligne l’importance de mettre en place des mesures pour enrayer le plus rapidement possible ce phénomène et permettre le maintien des interactions entre plantes et pollinisateurs, vieilles de plusieurs millions d’années.